Page:Le roman de la luxure, tomes 3 et 4, Miss Frankland - Les mystères du presbytères, 1925.djvu/251

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cérité que ma tante fut convaincue que rien ne s’était encore passé entre nous.

Pendant que les dames discutaient sur les robes et les chapeaux qui avaient fait leur apparition à l’église, le pasteur nous fit faire à Henry et à moi un tour dans le jardin en attendant le lunch. Il commença alors, comme ma tante l’avait fait, à nous questionner sur nos actions et pourquoi madame Dale avait voulu nous garder. Les mêmes réponses qui avaient satisfait ma tante le satisfirent également, et pour le moment, je n’avais fait que gagner la confiance de madame Dale.

— Mon chère Charles, dit mon oncle, il faut maintenant que d’une manière quelconque tu t’arranges pour lui faire voir ta grosse pine, sans naturellement qu’elle s’en doute, et je puis t’assurer, d’après mes connaissances sur la nature des femmes, qu’elle trouvera moyen de la posséder, seulement il faut faire l’ignorant, être très maladroit et lui laisser croire qu’elle t’apprend tout, ce qui lui occasionnera un double plaisir et l’empêchera de te questionner pour savoir qui t’a fait ton éducation, si elle croyait que tu es déjà instruit.

Je riais en moi-même de ses sages conseils et pensais comme tous ceux qui connaissent un peu le monde s’entendaient pour me donner le même avis. Mais mon oncle était loin de supposer que j’avais déjà suivi point par point la conduite qu’il me conseillait pour l’avenir.

Nous entrâmes à la maison quand nous entendîmes sonner la cloche du lunch. Madame Dale