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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/126

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Ma fleur, taillée en fine étoile,
D’une teinte sombre se voile ;
Ma baie est d’un rouge luisant.
Tout à la fois amère et douce,
Ma saveur attire et repousse ;
Et l’on dit mon suc bienfaisant.
Si je guéris, je mortifie.
Est-ce de la sévérité ?
Esculape du moins s’y fie
Et l’on m’appelle : Vérité.


III

Sully m’aimait. À sa mémoire
On m’associe en divers lieux :
La flore même écrit l’histoire
Et parle aux cœurs, parlant aux yeux.
Je prête aux Nestors du village
Un asile sous mon feuillage
Et, contre mes flancs, un dossier ;
Textile est ma seconde écorce :
J’unis la douceur à la force ;
Et j’attire… le carrossier !
Pour le parfum je rivalise
Avec l’oranger, mon égal.
Enfin, c’est moi qui symbolise
Le touchant amour conjugal.