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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/128

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Au médecin j’aide beaucoup.
Mais distillée, à forte dose,
Je rends l’homme nerveux, morose,
Malade, furieux, et fou !…
Je possède une autre puissance :
Celle de traduire sans mots
Les douleurs âcres de l’absence,
Ses larmes, ses muets sanglots.


VI

Quand les pelouses sont couvertes
De la dépouille des ormeaux,
Je conserve les feuilles vertes
Et le fruit rouge à mes rameaux.
Du froid Noël, en Angleterre,
Je réjouis l’aspect austère ;
L’enfant à m’accueillir est prêt.
Aux oiseaux j’offre la pâture ;
Je suis ornement ou clôture ;
Parfois…… bouchon de cabaret !
Assez longue est mon existence.
En un symbole on m’a changé :
Misanthropie et résistance.
Je pique… l’homme s’est vengé.