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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/177

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XXXVIII

Il est de tons divers chez la folle jeunesse :
Mais la neige des ans le blanchira plus tard,
À moins que sa couleur d’autrefois ne renaisse
Grâce au philtre menteur connu de maint vieillard.

Elle est grasse, elle est noire, et quand elle est bien pleine
Elle frisonne et chante à réjouir le cœur.
Alors, tendant la main, la vieille Madeleine
Lui tourmente la queue et prend un air vainqueur.

Il est vide ; on l’emplit. Parfois même on le bourre ;
Aussitôt bruyamment il se met à ronfler,
Et chacun applaudit. On s’approche, on l’entoure ;
Et le gâteau des Rois commence à se gonfler.

Sur le timide front des blanches épousées,
On l’étendait jadis avec un soin pieux,
Tandis que, rougissant, par toutes jalousées,
Elles joignaient les mains et baissaient leurs beaux yeux.