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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/189

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L

Elle perce, au levant, les vapeurs de la terre
Et jette sur les prés une rose lueur.
Devant elle pâlit la flamme du cratère
Et la fleur qui s’éveille a repris sa couleur.

C’est elle qui reçoit les blanches gouttelettes,
Quand la roue en grinçant fait d’innombrables tours
Et qui les restitue aussitôt, rondelettes,
Au ruisseau détourné de son paisible cours.

Le marin vous dira : « C’est mon heure embaumée
Qui sonne au crépuscule avant le premier quart ! »
Il évoque à cette heure une famille aimée
Et, pour y songer mieux, se promène à l’écart.

La tige de lin frêle en fournit la matière,
Et de pieuses mains la brodent finement ;
Si, pour la terminer, il faut l’année entière,
Qu’importe ! Ce travail est leur gloire, vraiment !

Elle et Lui ne font qu’un : champenoise à sa source,
Au sol qu’Elle enrichit Elle donne son nom.
Lui, fournit une arène à sa paisible course
Et ses produits nombreux ne sont pas sans renom.