Aller au contenu

Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cérès, Hercule, Orphée en fouillèrent les ombres
Au bruit tumultueux de ses horribles flots,
Pour s’arracher bien vite à ses entrailles sombres
Dont le mystère affreux est peuplé de sanglots.

Je préfère cent fois mon beau cap de la Hogue
À ce cap africain par le soleil brûlé ;
Et Cherbourg, le grand port où ma nacelle vogue,
À cette ville noire au front chauve et brûlé.


XXIV

Elle baigne un pied nu dans les flots de la Meuse ;
La Sambre, en murmurant, lèche son autre pied.
Elle fut à son jour turbulente et fameuse.
Ce noble temps n’est plus. Mais le calme lui sied.

Ce n’est pas sous les cieux de nos froides contrées
Qu’on trouvera ce peuple : il lui faut le soleil.
Pourtant nos vérités, clairement démontrées,
N’arrachent point son âme au funeste sommeil.

Il part. Des yeux en pleurs le suivent de la grève.
Il va de mer en mer et change d’horizons.
La fiancée, hélas ! nuit et jour à lui rêve,
Et passe tristement ses plus fraîches saisons.