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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/22

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VII

Amis, vous arrivez fort à propos, ma foi,
Car on ne se fait pas de mauvais sang chez moi :
Il vieillit dans ma cave un nectar délectable ;
Je ne sais pas ailleurs un cuisinier plus fin
Que le Vatel chargé d’aiguillonner ma faim….
Vous allez le juger. Allons, amis, à table !


VIII

À l’ombre du manoir une foule accourue,
Aux jeux naïfs du temps s’adonne et s’évertue ;
Et, dans la cour d’honneur, les juges du tournoi
Vont rendre leur verdict et proclamer le roi.
Le front ceint de rougeur, plus d’une haute dame,
En battant des deux mains, d’avance le proclame.
Mais lui, la lance au poing, modeste autant que preux,
Craint encor du hasard la malice et les jeux…
Enfin, son nom résonne et sa gloire est connue
Couvert de son armure, il reçoit, tête nue,
Le laurier du vainqueur taillé dans l’or massif.
Nobles, vilains, chacun l’envie et le regarde ;
Mais il se sent plus fier du geste que hasarde
Sa blonde fiancée au sourire expressif.