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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/24

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XI

Subtil esprit, dis-moi de qui tu veux la perte
Quand tu nous hantes tous avec malignité.
Aux aguets je te sens, toujours l’oreille ouverte
À toute explosion de notre vanité.
Je dirai même plus : Qui t’écoute s’expose
À sombrer dans la nuit sur l’écueil qui l’attend.
Tu changes à ton gré d’aspect, d’air et de pose.
Qui donc es-tu ?….. — Satan.


XII

Claudine, la jeune fermière,
A l’œil à tout dès le matin ;
Elle se lève la première,
Ce qui lui fait un joli teint.
Tout reluit sous sa main proprette
Au bruit de son rire perlé ;
Il n’est pas d’obscure cachette
Que ne découvre son balai.
Elle n’avait ni sou ni maille
Lorsque l’épousa le grand Jean :
« Mais, dit-il, femme qui travaille
Vaut son pesant d’or et d’argent. »