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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/242

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II

Il avait vu son père, ô merveille ! ô prodige !
S’élever dans le ciel, épargné par la mort !
Il avait vu son fils, comme lui grand et fort,
Vieillir sans se courber sous les ans. Mais, que dis-je ?

Lui-même, sur sa tête, a porté sans effort
Neuf siècles, comme un cèdre à l’inflexible tige !
Et, du haut de cet âge, en son lointain prestige,
Il a noble attitude et majestueux port.

Ses descendants déchus ne lui ressemblent guère :
La fièvre de l’orgueil, de l’or et du plaisir
Aide la pâle mort si prompte à les saisir…

Eux-mêmes à leurs jours font une absurde guerre ;
Et, de presser le temps, ne se lassent jamais.
C’est vivre assez, dit-on, que de bien vivre. Mais…