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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/244

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IV

Il déchire un lion sans effort et sans peine ;
Incendie en jouant le blé du Philistin ;
Court aux rudes combats comme un autre au festin ;
Et, tout à ses exploits, ne reprend pas haleine.

Gaza tremble à sa voix du soir jusqu’au matin…
Mais le poison d’amour s’infiltre dans sa veine :
Il boit imprudemment à sa coupe trop pleine
Et le fort devient faible. Humiliant destin !

Pourtant son dernier râle est comme un vent d’orage
Et son bras désarmé venge un suprême outrage
En écrasant les nains qui se riaient de lui !…

Les hommes de nos temps ont pareille faiblesse…
Mais lequel se relève avec cette noblesse ?…
Lequel saurait mourir en vainqueur aujourd’hui ?