Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/255

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XV

Elle ferme l’oreille aux terrestres promesses ;
Elle ferme les yeux aux trompeuses clartés ;
Elle ferme le cœur à toutes vanités,
Ne demandant qu’à Dieu de mystiques ivresses.

Tandis qu’aux blancs agneaux prodiguant ses caresses,
Elle fuit dans les champs la fange des cités,
Les barbares hideux, en flots précipités,
Entassent sur leurs pas ruines et détresses.

Lutèce même a peur… Mais la sainte bergère
La rassure. Elle prie… et la horde étrangère
S’éparpille à sa voix comme la paille au vent.

Et, de nos jours encor, la vierge, la servante,
Celle qui n’était point grande, noble, savante,
Devant sa châsse a vu des rois courbés souvent.