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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/28

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XIX

« Donnez-moi des conseils ; j’aime peu qu’on me loue, »
Disait un orateur qui s’attendait fort bien
À ne pas recevoir de soufflets sur la joue,
Se prenait pour un aigle et ne redoutait rien.
Mais un jour, averti d’une sienne bévue,
Il en prit tant d’humeur, qu’on apprit ce que vaut
Certaine humilité d’avance convenue,
Et qu’on n’y revint pas à deux fois, tant s’en faut !


XX

C’est à ne pas y croire : Yvette est si bavarde
Que crécelle en tournant, certes, fait moins de bruit.
Oui : du seuil de la cave au seuil de la mansarde,
Elle trotte menu, bec ouvert, jour et nuit.
Colportant les propos, forgeant maintes nouvelles,
Elle sait ce qu’on pense et connait tout désir ;
Elle fait à son gré foisonner les javelles
Et le blanc devient noir quand c’est son bon plaisir.
Le boulanger du coin, le forgeron d’en face,
Le perruquier d’en bas, le savetier d’en haut,
Toute la ville enfin, des faubourgs à la place,
Est par elle en vendette. Oh ! le vilain défaut !