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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/41

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XLV

« Écoute, mon Tintin, dit d’un ton lamentable
Et tout tremblant Guguss, le paresseux marmot,
Je n’ai pas eu le temps d’étudier ma fable ;
Tu veux me la souffler, n’est-ce pas, mot à mot ?
— Non : car ce n’est pas bien de mentir à son maître.
— Mais l’on va me gronder et me punir, peut-être,
Me priver de sortir et même de jouer !…… »
Et Guguss, pour gagner le sévère bonhomme,
Prend beaucoup plus de mal qu’il n’en fallait, en somme,
Pour savoir ses leçons et se faire louer.


XLVI

Les profondeurs du ciel s’emplissent de lumière ;
De petits flocons blancs moutonnent l’éther bleu.
Le babil des ruisseaux, la brise printanière
Font une symphonie en l’honneur du bon Dieu.
La neige qui se fond sur les grandes arêtes,
D’un bandeau glacial découronnant les crêtes,
Aux rivières d’en bas apporte son tribut.
Tom admire ébloui…… quoi ? la belle nature ?
Point : il se dit, joyeux, que plus d’une friture
Est pour lui dans ces flots… Manger est son seul but.