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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/44

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LI

Notre époque présente une honteuse plaie :
C’est le besoin d’argent qui tourmente chacun.
Il n’est maintenant pas un homme qui n’essaye
De saisir l’opulence au moment opportun.
Les uns, foulant aux pieds les épis de leurs gerbes,
Exigent plus encore, avides et superbes ;
Et, provoquant les cieux, leur disent : « Tout ! ou rien. »
Les autres, affolés par la lutte inclémente,
Subissent sans honneur la mortelle tourmente…
Et le temps les emporte ! et leur mort est un bien.


LII

L’alchimiste au front blême, à la tête chenue,
Interroge les flancs de l’étrange cornue,
À moitié fou déjà de désir et d’espoir…
Les heures de la nuit, l’une après l’autre, sonnent ;
Il ne les entend pas… ses oreilles bourdonnent…
L’intense passion le tient sous son pouvoir !
Pourtant, l’aube blanchit l’horizon qui s’éclaire :
Il n’a point, vers son but, avancé d’un seul pas !…
Chercheurs de tous les temps, ah vous aurez beau faire
Il est des profondeurs où vous n’atteindrez pas.