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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/49

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LIX

Le bâton à la main, les pieds dans la poussière,
Et le sac sur le dos, quelque peintre est venu ;
Il a poussé la porte, abordé l’hôtelière
Et, sans parcimonie, ordonné le menu :
Bon vin, poisson, gibier, couche propre et long somme,
Il trouve tout vraiment à souhait, le jeune homme !
Mais… pour solder l’écot, pas un écu, grand Dieu !
« Bah ! dit-il, que je paye, hôtesse, ou que je peigne,
C’est tout un ! » Sur le mur, lors, en guise d’enseigne,
Il brossa le portrait de la dame du lieu.
L’artiste, aujourd’hui, dort en ses langes funèbres…
Mais le fait et l’endroit sont devenus célèbres…


LX

On a calomnié les loups et leurs coutumes
Et sur eux inventé cent contes ennuyeux !…
Nous ne leur ressemblons ni d’airs ni de costumes,
Mais….. bien sincèrement, valons-nous plus et mieux ?
Ils se donnent, dit-on, criminelle licence :
Ils mangent les tendres agneaux !!!
Les hommes, sur ce point, leur font bien concurrence :
Ils saignent leurs propres troupeaux.