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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/93

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XIII

J’en connais un tout vert dont la surface lisse,
Au cristal murmurant, doit sa jeune fraîcheur ;
Le baiser du zéphyr discrètement y glisse ;
Et le rayon de lune y jette sa blancheur.

J’en connais une, blême aux reflets de l’orgie,
Jaune lorsque la peur lui souffle des frissons ;
Par la fureur, souvent, boursouflée et rougie ;
Et, sous un masque épais, déroutant les soupçons.

L’auteur bâille sur elle, et lui-même s’assomme ;
L’éditeur en fait cas moins que d’un vieux bonnet ;
Le candide lecteur n’en extrait qu’un long somme ;
Et l’épicier du coin là contourne en cornet.


XIV

La glaneuse courbée a marché dès l’aurore
Et le soir est venu.
La fatigue l’écrase et la faim la dévore.
« Encore un pauvre… dit-elle, un seul encore ! »
Et dans l’étroit sillon persiste son pied nu.
Elle a fini sa tâche et la nuit est obscure,
Mais dans l’ombre là-bas