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Page:Le venin des vipères françaises.djvu/180

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retirai ainsi par la piqûre ; ce fut l’affaire d’environ une minute, pendant laquelle je comprimai le doigt à l’aide de la main droite, afin de donner issue à la plus grande quantité de matière possible. Quand il ne sortit plus de sang, on apercevait à peine un petit point rouge-brun qui indiquait le lieu de la piqûre. Une demi-heure après, je ressentais dans le doigt un engourdissement plus gênant que douloureux, qui se propagea bientôt aux trois autres doigts et non au pouce. Une heure après, la piqûre avait pris un aspect un pou livide et n’était le siège d’aucune douleur à la pression et à une légère percussion. Vers deux heures de l’après-midi, les doigts enflèrent modérément, pas plus le doigt piqué que les autres, le siège de la piqûre présentait une petite papule allongée, d’un demi-centimètre dans le sens du doigt, et avait pris une coloration rouge vif ; l’œdème se propagea dans l’après-midi à la région métacarpienne supérieure, puis au poignet, avec une douleur très supportable, analogue à celle qu’aurait produite un coup de bâton un pou fort sur le dos de la main. Le soir, mêmes symptômes, s’étendant jusqu’au coude et impossibilité, en raison de l’enflure, de fermer complètement la main ; toujours absence de douleur au point piqué. Le lendemain matin, l’enflure avait gagné le tiers inférieur du bras qu’elle ne devait, du reste, pas dépasser. J’avais affaire à Nancy, et fis le voyage sans aucune gêne, la pression et la percussion de la main et du bras causant seulement une légère douleur. Le lendemain, l’enflure du bras avait presque disparu, celle de la surface dorsale de la main persistant seule ; le lieu de la piqûre toujours un peu rouge était le siège d’un léger prurit, ainsi du reste que l’avant-bras et le bras. Le 24, l’enflure diminue toujours, au point que après une immersion de la main pendant quelques minutes, dans la rivière, je peux fermer le poing, presque complètement. Le 25 au matin, il ne subsiste plus qu’un peu d’œdème de la région métacarpienne avec démangeaison de celle-ci et du doigt piqué, et un peu d’empâtement du poignet. Le 26, la main est presque entièrement revenue à son état naturel ; il n’existe plus qu’un léger empâtement du poignet et une assez vive démangeaison du doigt piqué ; ce prurit s’accentua dans la nuit et le lendemain, le 28 au matin, je dus pour le calmer mettre sur le doigt un cataplasme de mie de pain que je renouvelai le soir, oû il était devenu presque insupportable. Il se continua du reste pendant toute la nuit pour ne plus se manifester le 29 qu’à la phalange piquée qui présentait un léger œdème à son articulation supérieure ; le 30 toute manifestation avait cessé.