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Page:Le venin des vipères françaises.djvu/204

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OBSERVATION XXVIII

Cas de morsure de vipère. — Mort.
(Dr Fredet. — Union médicale. Paris, 1878, 3 s. XXV, rapportée par Kaufmann dans son livre : Les Vipères de France, p. 41.)

Il y a deux ans, je donnai des soins à un homme de soixante ans environ qui succomba au cinquième jour, après avoir été piqué au pouce par une vipère. Cet homme travaillait dans une vigne, et en y arrivant le matin, il voulut déposer une bouteille de vin qu’il apportait pour se désaltérer dans la journée, dans une sorte de cave ou de trou que les vignerons ménagent toujours dans les vignes pour mettre leur boisson au frais. En y enfonçant son bras, il se sentit piqué au pouce, mais n’y prit point garde. Il continua son travail, et ce ne fut que vers le milieu du jour, que, voyant son bras gonfler, il rentra chez lui pour se mettre au lit.

Ses fils à qui il raconta ce qui venait de lui arriver voulurent s’assurer du fait, bouleversèrent avec la pioche la petite cave où leur père supposait que s’était caché le reptile ; ils trouvèrent en effet une vipère qu’ils tuèrent et qui vraisemblablement était celle qui avait mordu leur père.

Je vis ce malheureux le lendemain de la piqûre ; le bras était énorme, parsemé de taches noirâtres. Les forces étaient déprimées, les extrémités froides. Je fis quelques débridements sur le membre malade et employai tout ce qu’on a l’habitude de recommander en pareil cas. Rien n’y fit ; le blessé succomba au cinquième jour, dans un coma profond.

OBSERVATION XXIX

Cas de morsure de vipère. — Mort.
(Dr Fredet. — Union médicale, Paris, 1878, 3. s. XXV, rapportée par Kaufmann, in Les Vipères de France, p. 41.)

En 1873, au mois de juillet, dans la commune d’Eygurande, le jeune Désiré Poisson, âgé de 9 ans, était endormi sous un chêne,