Page:Le venin des vipères françaises.djvu/76

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1er jour. — Après 12 heures, mort avec engorgement œdémateux généralisé.

L'œdème ne reste pas toujours limité au tissu cellulaire sous-cutané. Il peut envahir les tissus sous-muqueux et s’étendre à la glotte. Nous le voyons envahir les lèvres (obs. I), la langue (obs. IV et V). L’accès de dyspnée intense, qui survient la nuit du second jour chez le malade de l’observation XIX, concordant avec l’envahissement du cou par l’œdème, pourrait bien être dû à l’œdème de la glotte.

Cet œdème est douloureux et gène les mouvements, par la distension qu’il provoque dans les tissus. La douleur est de caractère variable ; tantôt les malades n’accusent qu’une sensation d’engourdissement (obs. II, III, XII, XIV, XVI, XVII) ou de fourmillements (obs. XIII). Elle est exagérée par la pression et les mouvements imprimés au membre. Dans d’antres cas elle est très vive (obs. VIII), lancinante, ou encore le malade présente une hyperesthésie très douloureuse des téguments (obs. IX, XVI, XXI, XXVI). Des cautérisations de la plaie, au fer rougi à blanc, après large débridement, l’auraient fait disparaître presque Instantanément (obs. VIII et IX). Cette douleur accompagne l’œdème, apparaissant et rétrocédant avec lui.

Les taches ecchymotiques et les lividités accompagnent l’œdème, mais elles apparaissent un peu plus tardivement. Elles sont de couleur rouge, violacée par places, violette le soir, et siègent principalement dans les parties déclives (obs. II).

Quatre jours après la morsure, le membre inférieur présente un aspect ecchymotique couleur lie de vin, le