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Page:Le venin des vipères françaises.djvu/90

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ans, à l’époque de sa morsure, une éruption de taches livides sur le membre blessé.

« Jean Coulommier, de Boussay, âgé de 18 ans, fut mordu par une vipère en 1831. Il se met entre les mains d’un conjureur aux remèdes duquel il attribua sa guérison, et depuis lors il jouit d’une bonne santé ; mais chaque année au jour anniversaire de sa blessure, il ressent un malaise général ; sa jambe enfle et il s’y forme parfois des plaies. »  

La plus belle de ces observations est celle du docteur Demeurat de Tournan (ind. bibl. I) où la malade, piquée le 28 mai 1824, éprouve chaque année à la même époque de l’anxiété, des nausées, de la céphalalgie, puis voit apparaître au bout de 6 à 8 jours des bulles de pemphigus au lieu de sa blessure. Avant sa rencontre avec le serpent elle n’avait rien ressenti de semblable.

Nous n’insistons pas sur ces faits, mais nous remarquons que la régularité dans le retour des accidents, leur périodicité réglée pour ainsi dire mathématiquement permettent de soupçonner qu’il s’agit là de phénomènes d’autosuggestion ou d’hystéro-traumatisme. Notre observation XXXVI, dans laquelle est relatée une (paralysie du membre et du côté correspondant à la morsure, peut être expliquée de la même façon. Toutefois, nous savons aussi que le venin peut créer des névrites et des lésions des centres nerveux soit en attaquant le neurone lui-même, soit en provoquant des hémorragies surtout chez un sujet prédisposé. Quant à notre observation XXXV, relative à un homme mort GO jours après avoir été mordu, nous avouons qu’elle est très peu probante.

Nous n’entendons pas, par ces remarques, nier l’exis-