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première renfermait un nombre très limité de rues, dont les principales sont :

1° Une suite de rues formant une sorte d'ovale à l'intérieur des murs et concentriquement à eux : placis Conan et place Saint-Pierre (voir rue de la Monnaie), rue de la Cordonnerie (rue de la Monnaie), rue de la Ferronnerie (entre les rues de Toulouse et du Guesclin), petit Bout de Cohue (à l'ouest de la rue Châteaurenault), rue Tristin (entre les rues de l'Horloge et de Monfort), place du Calvaire, rue Saint-Yves et rue des Dames;

2° Deux lignes de rues dirigées de l'est à l'ouest : rues du Chapitre et du Griffon, d'une part, - rue Saint-Sauveur d'autre part ;

3° Deux autres lignes dirigées du nord au sud : rues Saint-Guillaume, de la Psalette, des Lauriers et le Bouteiller, d'une part, - de l'autre, petite rue Saint-Michel (un peu à l'ouest de la rue Rallier-du-Baty), Grand Bout de Cohue (rue de Clisson et place Saint-Sauveur), et rue de la Miterie (à l'ouest de la rue de Monfort).

Comme on le voit, la plupart de ces rues existent encore. Ce quartier a été appelé la Cité ou Ancienne Ville. C'est de la ville ainsi murée que l'évêque de Rennes, Marbode (fin du XIe siècle), a fait un tableau peu flatteur qui commence par les vers suivants :

Urbs redonie spoliata boni, viduata colonis
Plena dolis, odiosa polis, sinc lumine solis,
In tenebris vacact illecebris, gaudetque latebris[1].

FOSSÉS A GAIHER. - Le duc Pierre de Dreux fit creuser en 1237, en avant de l'enceinte, une ligne extérieure de défense formée de douves et de talus ; cette ligne partait du Pré-Raoul (voir quai d'Ille-et-rance), passait près de la Barre Saint-Just (rue de Fougères), coupait la rue Hux (n° 2 et 4, rue de Paris), enveloppait l'abbaye de Saint-Georges, longeait le Champ de Mars (voir boulevard de la Liberté), le Puits-Mauger (n° 6, rue de Nantes), le côté ouest de la rue Chicogné, et aboutissait au Gué de Torcoul, au sud du Mail (voir quai de la Prévalaye). On la trouve aussi signalée à l'entrée de la rue d'Antrain, dans la rue de Brizeux et près de Montabisé (voir rue d'Antrain), ce qui ferait croire qu'il y avait de ce côté plusieurs lignes de douves. Ces fossés, encore apparents à la fin du XVe siècle, furent comblés après la construction de la troisième enceinte[2].

  1. Bulletin de la Société Archéologiques d'Ille-et-Vilaine, 1re partie, P.49
  2. Histoire de Rennes, par Marteville, I, 90, 91. - Souvenirs de Rennes, par Ducrest de Villeneuve, p. 9. - Cartulaire de Saint-Georges, par P. de la Bigne (1261-1271), p.240. - Arch. dép., deuxième Carton de M. de la Bigne.