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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

y tomber sans se blesser à chaque coup manqué, inséparable des premières tentatives ; mais quelques détails peuvent constituer une nouveauté et être utiles aux inventeurs qui désireront faire l’expérience avec un appareil de leur invention.

« L’aéroplane auquel j’avais l’intention d’appliquer cette méthode d’expérience, et que j’ai décrit dans Le Vol sans battement, est disposé de telle sorte qu’on peut approprier la disposition des ailes à la vitesse du vent et que l’on peut pousser leurs extrémités en avant ou en arrière du centre de gravité de tout le système manière à changer l’angle d’incidence sous lequel la machine rencontre le vent. Je considère cette disposition comme la première condition du succès et prétends que l’expérimentateur doit en prendre une équivalente.

« La première condition du succès final, à mon avis, est que l’appareil et son opérateur soient tout à fait en liberté, et qu’on puisse opérer un glissement en toute direction. On a proposé de faire l’essai en suspension à un long câble, à la remorque au-dessous d’une voie de support, ou au-dessus d’un wagon de chemin de fer plat, avec divers câbles de retenue pur restreindre le mouvement. Aucune de ces méthodes ne permettra à l’appareil de montrer ce qu’il fera réellement. Il doit être libre de tomber, pour enseigner à l’aviateur comment le manier ; et cette liberté doit lui être donnée dès que certains essais préliminaires, que je décrirai plus loin, auront permis à l’aviateur de constater l’effet à prévoir de ses manœuvres… »

La date de l’article de l’Aéronautics (août 1893) doit être retenue ; c’est vraisemblablement à cette époque que Mouillard recopie son manuscrit pour le communiquer à Chanute. Il ne rêve plus que d’en répandre au grand jour toutes les propositions.