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PRÉFACE

Quel résultat ont donné les mathématiques ?

On a essayé de rendre classiques deux ou trois formules. Je ne les discuterai pas, parce que je ne les connais pas.

Et je ne les ai pas étudiées parce que je ne saurais où les utiliser.

A quoi sert de chercher quand tout est trouvé, quand tout est démontré, expérimenté devant nos yeux ? L’oiseau est le grand professeur. Vous ne lutterez pas contre les démonstrations. Les équations démontreraient le contraire. de ce que dit le maître, croyez-vous que leur dire, serait écouté par un esprit sérieux ? Non, assurément ! On ne peut lutter contre les œuvres du Créateur. Ses affirmations influenceront toujours plus l’entendement humain que le dire de toutes les formules.

L’algèbre est pour moi, aviateur, un ennemi bien plus redoutable que le ballon. Du ballon on finira par faire quelque chose, mais de la formule il y a peu à espérer. On se fie à elle, elle ne peut rien produire. C’est une machine, c’est un broyeur de difficultés, c’est une meule. Vous lui donnez à moudre du plâtre, elle vous pulvérisera le plâtre, mais ne vous donnera pas autre chose.

Pour faire de bonne farine, de bon ouvrage, pour que nous reconnaissions cet outil bon et utile, il faut d’abord chercher le blé.

Le blé, ce sont les bases justes, les faits précis. N’ayant pas lai prescience, il faut étudier ceux qui savent et ne pas vouloir inventer.

Et il en sera ainsi tant que l’on voudra faire tourner la meule sans lui donner du bon grain à triturer.

Assurément, il faut savoir compter. Il est même impossible de s’occuper avec fruit de l’aviation, si on est gêné dans l’emploi de l’outil qui a nom : mathématique ; mais, entre compter juste et jouer avec les formu-