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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

sés à authentifier. C’est ainsi que les restes du chariot de l’appareil avec lequel Mouillard avait fait ses derniers essais furent pieusement rassemblés, et portés au Consulat. En outre, Mme Borelli, chez laquelle l’inventeur était mort, remit au Consul les tableaux restés chez elle ; ces peintures, dues au pinceau de Mouillard, constituaient les seuls souvenirs qu’elle eût conservés. Reçu en fut délivré sous la forme suivante :

« Je soussigné Émile Fée, Secrétaire-archiviste du Consulat de France, au Caire, délégué par M. le Consul de France en cette résidence, pour aller prendre chez M. et Mme Borelli, demeurant au Mousky, rue de l’Église Catholique, no 15, quatre tableaux appartenant à la succession de M. Louis Mouillard, reconnais avoir reçu les dits tableaux et les avoir transportés à. la Chancellerie du susdit Consulat, savoir :

« 1 tableau encadré représentant montagnes, prés, 3 bœufs, encadré ;

« 1 tableau représentant désert et oiseaux encadré ;

« 1 tableau représentant une cascade encadré ;

« 1 tableau représentant des montagnes non encadré ;

« Les quatre tableaux ont été faits par M. Mouillard.

« En foi de quoi, j’ai délivré le présent reçu le vendredi vingt six novembre mil huit cent quatre vingt dix sept.

« Émile Fée. »

Voici donc les écrits, les dessins, ces témoins d’une vie consacrée toute entière à la recherche scientifique, sauvés d’une perte irrémédiable.

Mais l’oubli les guette.

La famille de Louis Mouillard s’est désintéressée d’une succession qui est évidemment peu riche, et elle ne songe pas que les feuilles de papier où le malheureux chercheur a noté toutes ses observations peuvent être pour la science d’un inestimable prix.