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LE VOL SANS BATTEMENT

ville et non la campagne, il m’était donc impossible de rien faire sans me livrer à des déplacements considérables. Sur ces entrefaites la maladie survint : je fus immobilisé comme mouvement ; l’ancien gymnasiarque devint un impotent auquel il n’est resté que la tête.

Cette face du problème est donc jugée.

Il reste la direction dans le sens horizontal.

Je me suis beaucoup servi de l’observation, mais je dois avouer que, malgré que les bons modèles ne m’aient pas manqué, ce point est bien celui qui a nécessité de ma part le plus d’attention. On a beau voir, et cela tout le long du jour, si on ne comprend pas, ou, ce qui est plus dangereux, si on comprend faux, on arrive à se forger des idées erronées qui, plus tard, sont démolies pièce à pièce par l’expérimentation ; mais d’autant plus lentement que l’idée préconçue était plus enracinée. Ainsi, expérimentons.

Ne pouvant martyriser constamment les oiseaux, puis surtout trouvant en eux des êtres qui n’obéissent pas, ne produisent pas les manœuvres que nous voulons étudier et comprendre, adressons-nous à un appareil mécanique.

Nous prenons un aéroplane élémentaire : deux ailes, un corps et une queue, le tout fixe, en papier. La queue fait un troisième point d’appui et permet un pli correcteur qui assurera l’équilibre vertical.

Nous avons établi ce pli de façon à ce que nous ayons une chute aussi faible que possible ; c’est donc un point éliminé. Notre aéroplane chemine en produisant un parcours horizontal de cinq ou six fois la hauteur de sa chute. Beste à le faire aller soit d’une manière rectiligne, soit à gauche, soit à droite ; enfin d’être maître de sa direction horizontale.

Nous chargeons ce petit appareil avec une pièce de