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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

sentes n’avait point lu l’Empire de l’Air. L’ouvrage n’était déjà plus connu. Sur une question posée par S. E. Yacoub Artin Pacha, le Docteur Baÿ déclara même que l’ouvrage avait disparu de la circulation. On n’en connaissait alors qu’un très petit nombre d’exemplaires : un à la Bibliothèque Nationale de Paris, un chez M. Barois, le Trésorier bibliothécaire de l’Institut Égyptien, — c’est l’exemplaire qui avait servi à M. Bay pour sa communication — et un ou deux entre les mains d’autres personnes.

La communication du Docteur Baÿ n’eut point de lendemain, et l’on ne parla plus en Égypte de la locomotion aérienne, personne n’ayant l’idée d’aller demander leurs secrets aux papiers de Mouillard, qui reposaient ignorés, au fond des caves du Consulat de France.

Dix ans se passent.

Mais voici que contrairement à l’attente qui désespère déjà, l’aviation s’éveille.

La colonie française d’Égypte se montre particulièrement enthousiaste à suivre et à encourager la marche en avant de la nouvelle découverte. Une section de la Ligue Nationale aérienne ayant été fondée au Caire, plus de cinq cents membres se groupent autour de son pavillon.

En février 1910, à l’occasion du grand meeting d’Héliopolis, le Docteur Baÿ, qui déjà avait attiré sur Mouillard l’attention de l’Institut Égyptien en 1901, eut la bonne pensée de reporter encore vers le précurseur une partie de la découverte qui devenait à la mode. L’avant-veille de l’ouverture du meeting, il fit une conférence à laquelle l’Institut Égyptien s’efforça de donner un grand éclat. Cette conférence a été publiée sous le titre Note sur l’Aviation dans le Bulletin de l’Institut Égyptien d’octobre 1910. Le Docteur Baÿ y