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APPAREILS AÉRIENS

n’essaye pas même d’un seul crochet pour éviter la mort.

Donc, les oiseaux en général volent mal : songez à la poule devant l’aigle, à la caille, à l’alouette devant l’émerillon ou l’épervier, etc. ; d’un autre côté voyez la quiétude de l’hirondelle ou du martinet, ou encore mieux, de cette pauvre désarmée du bec et des pattes que nul rapace n’a songé, même en rêve, à capturer : je veux parler de la bécassine, ce projectile qui bondit dans l’espace avec une vélocité stupéfiante.

Chez les poissons, c’est le même cas. Tous nagent dans la perfection pour suffire à l’alimentation, mais pour lutter contre les espèces voraces il est démontré à tous les mangés qu’ils sont des impotents : et les mangés sont la très grosse phalange ; on pourrait dire sans exagération tous moins un.

Mais ce un en lui-même est-il une merveille incomparable comme vitesse, n’a-t-il pas d’ennemi plus rapide encore que lui, n’est-il pas mangé à son tour, et par qui ?

Et cependant, ces derniers mangés, ce sont la traite des lacs, le saumon des fleuves du Nord, pêché à la course malgré ses sauts prodigieux. Ce sont les perches rapides, les brochets féroces, enfin tous ceux qui dévorent les autres. En mer, ce sont les maquereaux, les harengs et cet éclair qui se nomme la bonite (scomber sarda). Le roi des destructeurs de tous ces mangeurs de poissons est le grand manchot. Tous les autres, plongeons, gorfous, sphénisques et pingouins divers s’inclinent devant ce maître véloce.

C’est donc ce nageur extra-rapide qu’il faut prendre comme modèle de célérité.

Il n’y a pas à errer, un simple moulage de l’oiseau sera plus précieux au constructeur de bâtiments que