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APPAREILS AÉRIENS

Tout appareil rameur doit donc pouvoir planer ! Que la sustentation soit obtenue par le glissement ou le battement, il faut à l’appareil les mêmes organes d’équilibre ; par conséquent, si on veut produire un rameur qui puisse aller autrement qu’au hasard, il faut le construire de la même manière qu’un voilier bien établi ; la seule différence résidera dans la petitesse de la surface qui réclame le battement.

De la question battement et propulseur je ne parlerai que peu. J’en ai causé dans l’Empire de l’Air quand j’ai essayé de rendre l’aéroplane capable de produire quelques coups d’ailes. Je me rends compte du peu de succès que j’ai eu, ayant à l’article Aéroplane traité de ce point difficile [1]. Cependant, comme je ne demandais que quelques efforts, il est à étudier par la pratique ce que vaut cette idée, qui a été, de ma part, plutôt instructive que raisonnée.

Il est de fait que, même dans ces deux cas, les battements ne sont pas obligatoires. Les difficultés du départ et de l’abordage peuvent être esquivées même par l’aéroplane fixe : ainsi le départ par le vent faible peut être produit par la chute, et, par le vent actif, nous avons vu qu’un simple déplacement du centre de gravité le produit. L’abordage sur terre, par le calme absolu, peut se produire sans choc sérieux, même avec 7.500 grammes de charge par mètre carré, en s’y prenant adroitement. Ainsi rien n’est simple comme de s’adresser à un terrain en pente et de le remonter jusqu’à extinction complète de vitesse.

Ce n’est assurément pas l’appareil des rêves de la plupart que je présente là. Les manœuvres que nous envisageons doivent sembler bien incomplètes, c’est vrai ;

  1. Voir plus haut p. 232 et suiv. au chapitre : le Gouvernail vertical. Voir également plus loin, p. 290 et suiv. au chapitre : Aéroplane fixe.