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APPAREILS AÉRIENS

par une armature de fer peuvent supporter sans souffrance l’effort de relèvement. Mais la course devient très difficile. Au reste ceci est une question d’adresse de construction, par conséquent c’est à peu près un détail.

Mais ce qui n’en est pas un, et ce qu’on ne peut songer à diminuer, c’est l’autre effort, celui de l’abaissement.

Jugez-en par ce que donne l’expérimentation.

La première fois que j’ai étudié la pression à donner à l’aile pour s’exhausser, c’est en expérimentant en chambre l’aéroplane n° 3. Les deux ailes étaient attachées par des cordes fixées au plafond à la hauteur des trous A et E (voir la fig. 4) précisément où venaient s’attacher les barres communiquant la traction des pieds ; là, l’effort était nul. Les ailes attachées au bout des planches demandaient un effort déjà considérable ; je pouvais produire une dizaine de battements mais avec une grande peine. A mesure que les points d’attache étaient reportés plus loin, à mesure la force à développer devenait plus grande ; ce qui est absolument naturel, mais ce à quoi on pense peu. Enfin, les attaches mises au milieu des rémiges rendait tout exhaussement impossible. La station horizontale n’était même plus tolérable, la pression sur les épaules devenait trop forte. Et cependant c’est là que se trouve le véritable centre de pression de l’aile de l’oiseau.

En ramenant les attaches au bout des planches, j’aurais assurément diminué la pression, en augmentant l’amplitude du battement ; elle était tellement insignifiante qu’elle devenait inutile.

C’est ce qui me décida à immobiliser les ailes, à les empêcher de pouvoir battre. Comme on le voit, je connaissais déjà, à cette époque, le vol sans battement. L’appareil, dans ces conditions, ne pesait que 15 kilog. francs, sans aucun effort de levier ; j’étais suspendu par