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LE VOL SANS BATTEMENT

visée en deux parties, de poids égaux, de nombres égaux, et de points similaires d’attaches. Les effets de cette charge représenteront donc, d’une manière à peu près exacte, les points de pression de l’air qui supporte l’appareil, quand il est en fonction.

Les choses se passent-elles comme cela dans l’aéroplane qui chemine ? A première réflexion on penserait que oui, l’effort se répartissant également sur chaque portion de la surface offerte à l’action de la résistance aérienne, le centimètre carré du bout de l’aile supportant le même effort que le centimètre carré du corps de l’oiseau.

J’ai déjà indiqué dans cette étude que je ne croyais pas à l’égale répartition de l’effort dans l’aéroplane.

Ce centre de la main dont j’ai parlé, ce point utile de l’aile, qu’il ne faut pas toucher sous peine de suppression du vol, indique d’une manière probante que l’effort, non seulement en vol ramé, mais même en vol plané, va en progression de la ligne médiane passant de l’épaule à la queue, à la pointe de la rémige la plus longue ; en d’autres termes l’effort augmente en allant du centre de l’oiseau à l’extrémité de l’aile.

Je m’en suis persuadé en coupant à des milans toutes les plumes du bras et de l’avant-bras. L’oiseau ainsi mutilé avait un aspect curieux : il ressemblait à un squelette. Les mains et deux plumes de l’avant-bras étaient intactes. Il n’avait plus que douze plumes à chaque aile et cependant il a pu vivre. Je le voyais chaque jour et il était facile à distinguer de ses congénères.

Ce fait indique donc que la répartition des plombs doit être progressive du centre à l’extrémité. Mais dans quelle progression ? Je l’ignore. — C’est pour cela que je m’en suis tenu à l’égalité de la charge sur tous les points de l’appareil.