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APPAREILS AÉRIENS

foule d’autres conventions que je passe ; cependant relatons celle-ci entre autres réglant l’attaque :

La prise doit être opérée de dessous en dessus et jamais de dessus en dessous, cas qui est considéré comme un acte de félonie qualifié.

Gommer on le voit, c’est une lutte tout à fait sérieuse.

Ils ont une pratique de ce jouet dont on ne se doute pas en Occident. Chez nous, on se borne à faire voler le cerf-volant ; c’est donc à celui qui ira le plus haut, ou pour mieux dire celui qui aura le plus de ficelle et par conséquent le plus grand cerf-volant. En Orient c’est autre chose. La grandeur importe peu. Comme forme, ils ont à peu près la nôtre : c’est un arc tendu par une corde, le vulgaire cercle de tonneau aminci et emmanché sur un axe. Mais au lieu de viser à l’immobilité, ils visent au contraire au mouvement. Leur but est d’accrocher le cerf-volant du voisin et de le prendre en retirant rapidement la corde. Ordinairement ils sont perdus tous les deux ; ils vont tomber sur une terrasse inaccessible et y restent ; mais la victoire n’en est pas moins à celui qui a capturé le voisin.

Comment font-ils pour arriver à imprimer une direction précise autre que celle donnée par la direction du vent ? Ils y parviennent en donnant une série de secousses quand le cerf-volant se trouve avoir la pointe dirigée du côté du but vers lequel ils tendent. Là est le coup de main. C’est au reste, une manœuvre assez difficile à bien exécuter, et qu’on ne réussit pas du premier coup, mais avec de l’exercice et un bon outil, on arrive à produire des écarts sur la ligne du vent qu’on peut estimer à au moins vingt degrés.

Au moyen de ces secousses, ils parviennent à faire remonter leur cerf-volant bien au-dessus de la position que désigne la corde qui règle ce jouet. C’est donc une portion du ciel qu’ils peuvent parcourir, qui n’a pas

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