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BALLON


Depuis la publication de l’Empire de l’air, un grand malheur est arrivé à l’aviation. Les ballons de l’Etat ont eu un commencement de réussite comme direction. Ils ont réussi à équilibrer un courant d’air de dix mètres à la seconde[1].

Cette ombre de résultat a suffi pour arrêter toute étude. On n’a plus voulu entendre parler que des ballons dirigeables, tout autre ordre d’idées a été écarté. Cela se calme cependant ; les ballons aussi. On commence à réfléchir et à analyser ce qui a été offert comme expérience sérieuse, et on attend le complément.

L’humanité se dit : la France à coups de millions dépensés, a réussi à obtenir un petit résultat, assurément intéressant, mais qui, en somme, est absolument insuffisant ; ce n’est pas du tout ce qu’on demande. Le résultat obtenu a peut-être un intérêt comme manœuvre de guerre, mais ne dépasse assurément pas cela. L’humanité, en général, n’a pas l’emploi de ces faibles vitesses ; elle attend une rapidité plus grande, avec une patience remarquable, il faut le reconnaître.

  1. Le premier voyage aérien avec retour au point de départ fut réalisé par les capitaines Charles Renard et Krebs, le 9 août 1884. Il fut constitué par un parcours de 7 k. 600 (Chalais-Villaconblay et retour) couvert en 23 minutes.