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APPAREILS AÉRIENS

constamment vers la destruction, chaque fois qu’il sort de son rôle de flotteur. Plus la vitesse est grande, plus le danger croît. En l’exagérant, on arrive fatalement à l’écrasement final.

Pour atténuer ce vice de naissance, il faut franchir un pas immense. Il faut grossir démesurément l’aéronef.

Attaquons d’emblée le million de mètres cubes.

Nous nous trouvons en face d’un ballon qui, s’il est sphérique, a, à peu près, 125 mètres de diamètre, grandeur qui est acceptable ; ce n’est en somme pas si monstrueux qu’on le suppose à première vue.

Nous obtenons par cet énorme volume : bénéfice de frottement, bénéfice de solidité et bénéfice de commodité.

Le frottement diminue dans une proportion qui doit avoir une certaine corrélation avec la diminution de la surface. Malgré qu’on ne puisse la préciser, on peut assurer qu’elle est énorme. N’insistons cependant pas trop sur ce point, malgré la donnée réconfortante qui dit que les surfaces croissent comme les carrés et les volumes comme les cubes, car, malgré cette assurance heureuse, il ne serait pas absolument impossible qu’on se trouvât en face de difficultés non encore entrevues par la mécanique pratique, qui n’a au reste jamais eu l’occasion d’étudier l’action du vent sur d’aussi vastes surfaces.

Avec un énorme cube, la solidité de l’enveloppe peut être attaquée sérieusement. Ce n’est plus la pellicule, la pelure d’oignon à laquelle on aurait affaire, c’est un cuir complexe d’un centimètre d’épaisseur, auquel on pourrait demander résistance et étanchéité complète.

Sur les commodités qui seraient permises par le fait de cette force ascensionnelle, nous ne nous étendrons pas. Nous attirerons seulement l’attention sur les per-