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LE VOL SANS BATTEMENT

tombant, devant nous ; et cela d’une quantité qui peut aller jusqu’à produire un angle de 45 degrés.

On pourrait donc fournir 24 sens de directions différentes puisqu’on a 24 pointes à déformer. Rien n’empêche d’en tirer deux à la fois et même un plus grand nombre ; si on relie par exemple les six cordelettes qui sont devant l’aviateur par un bâton qui les commandera toutes les six, en appuyant au milieu du bâton, ou à gauche, ou à droite, on se dirige ou devant, ou à gauche, ou à droite.

Les cordes qui actionnent les pointes qui sont devant l’aviateur sont celles dont on aura le plus souvent à se servir, car il est plus naturel de se diriger devant soi que derrière ; toutes les autres peuvent, à la rigueur, être supprimées.

Cette direction en avant pourra être facilitée par l’emploi simultané d’un gouvernail, pareil à celui dont il a été parlé au ballon alpestre. On pourrait le fixer horizontalement sous la traverse sur laquelle repose l’aviateur, et il pourrait être mû par les genoux. Ce gouvernail pourrait facilement ne peser que 1.500 grammes, et cependant avoir 5 mètres de longueur, et à peu près un mètre carré de surface ; il’ serait donc très maniable, et aurait l’avantage de pouvoir donner des coups de force, qui n’emprunteraient rien à la vitesse.

Mais, nous remarquons, à notre grand déplaisir, que cet acte directeur produit un balancement très fort, et quand on y réfléchit, on trouve que c’est naturel. Toute force, qui trouble l’équilibre de tombée, actionne ce pendule, et lui communique un mouvement, qui ne se continuera pas indéfiniment, parce qu’il sera entravé par les plans offerts par le parachute à l’air qu’il rencontre, mais qui durera cependant assez longtemps. Je n’ai pu étudier ce balancement que sur des chutes qui ne dépassaient pas la hauteur de 24 mètres.