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CAUSERIES

qui est très familière et qui est la plus véloce des oiseaux de ce genre de France.

Puis ne croyez pas que c’est un vol de circonstance. Je les ai vues en voyage, en pleine mer, bien des fois : c’est le même rythme absolument que celui que vous lui voyez produire sur le sol. L’hirondelle ne se presse que quand, irritée et effrayée, elle poursuit un émouchet ; il y a dans ce cas grande accélération de vitesse, les ressorts la poussent vivement en avant, mais qu’est cet excès de rapidité comparé à 200 kilomètres ? Au fait il reste un vent de 175 kilomètres à l’heure, voyons ce qu’il est. − C’est plus de 48 mètres à la seconde ! N’insistons pas.

Le fait important qui ressort de cette digression est la compréhension de la vitesse minime de l’hirondelle et de généralement tous les petits oiseaux à vol rapide. Cette faiblesse dans la translation est forcée, car ces oiseaux sont de petite taille, de masse faible, ils ont avec cela une grande surface, par conséquent le traînement est énorme. Ces oiseaux le détruisent ce traînement par une succession de coups de force ; mais ces efforts ne sont pas illimités. Il faut pour aller vite non seulement être fort mais peser beaucoup. Voyez les canards. Le pigeon est déjà bien plus lourd que l’hirondelle, aussi doit-il donner aux pigonniers de guerre des résultats bien plus certains que les hirondelliers.

A ce propos, de faire servir à la guerre ces petits oiseaux, que peut-on espérer tirer d’un volateur qui n’habite l’Europe que fin avril à fin septembre, soit cinq mois ? Le pigeon offre bien plus de garanties : il est à poste fixe, il s’élève, s’éduque, s’entraîne, apprend son métier de voyageur ; c’est beaucoup à son avoir. Ne devrait-on pas cependant lui substituer un de ses congénères qui le dépasse de beaucoup dans toutes ces apti-