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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

Conseillé par son père, il entre à l’École des Beaux-Arts de Lyon, et y remporte à l’âge de vingt ans, le laurier d’or, la plus haute récompense. Son aigle familier est son fidèle modèle, et nombreuses sont les esquisses de Mouillard montrant la silhouette rude de l’oiseau fameux. On peut en voir quelques-unes au Musée rétrospectif de la Ligue Nationale Aérienne, à Paris, et chez M. Albert Bazin, à Martigues.

Les études de peinture de Louis Mouillard suivent leur cours normal ; le voici à Paris où il devient, pour quelque temps, l’élève d’Ingres. L’influence de cet enseignement s’aperçoit dans le portrait du père de Louis Mouillard peint par son fils.

Mais jusqu’en la grande ville, il y a, pour l’ami des oiseaux, d’heureuses journées à passer dans la contemplation. Le jeune artiste n’y manque pas.

« … Dans Paris même, on peut voir l’enlèvement sans élancé. Il faut pour cela, un jour où le vent est très actif, monter à la tour de Notre-Dame. La tour où sont les cloches n’est pas habitée par les oiseaux, mais l’autre avait de mon temps, le beau temps où j’étais étudiant, beaucoup de choucas. En 1881, ils y étaient encore. Par les grands vents, tous les oiseaux du genre Corvus semblent jouer. Cette activité de l’air leur procure une gaîté folle ; ils se livrent à des exercices bizarres, montent, descendent, se poursuivent, semblent jouer aux barres et très souvent dans ce cas, ce genre de départ se produit. L’oiseau est perché le bec au vent, se retenant fortement avec les griffes afin de n’être pas emporté, et pour se mettre au vol, il se contente d’ouvrir légèrement les ailes. L’élancé des pattes est dans ce cas très souvent nul. L’oiseau s’élève sans frapper l’air et est à l’instant en plein vol.

« J’ai encore observé le même fait aux ruines de la Cour des Comptes, où il y avait également des choucas.