Page:Le vol sans battement.pdf/481

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONSEILS D’AMI


Tout bien pesé, tout bien analysé, j’ai la conviction profonde que les divergences d’opinions qui divisent ceux qui s’occupent de l’étude de la locomotion aérienne reposent sur le non-savoir.

Les penseurs ont pensé, mais ils n’ont pas vu.

Adressez-moi le plus fanatique des partisans du ballon ou du vol ramé, qu’il reste avec moi seulement quelques jours, et si je n’en fais pas un converti au vol à la voile, non un converti bénin, mais au contraire un fanatique irréductible, je veux bien être frappé de cécité.

Demandez plutôt à M. Albert Bazin à M. S. Drzewiecki ce qu’ils pensent de mon observatoire, combien il y a de milans et de corbeaux en vue, ce qu’ils pensent du vol du percnoptère et surtout du grand vautour, qu’ils n’ont fait, hélas ! qu’entrevoir. Il y a au Caire cent fois plus de voiliers en l’air qu’il n’y a de rameurs en vue à Paris.

Cependant, je dois constater un fait : c’est que cette démonstration patente, de fait établi, s’atténue avec le temps. Je parle dans ce cas non seulement pour les autres, mais de ce que j’ai ressenti.

L’intelligence oublie, la foi comme le parfum s’évapore avec le temps.

Il faut donc voir d’abord, puis voir souvent, si on