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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

amené à faire résistance sur l’air et par conséquent à ramener l’appareil contre le vent… »

Dans la lettre du 20 novembre 1890, que nous avons reproduite, Mouillard n’avait pas parlé à Chanute de l’ouvrage qu’il venait d’écrire. Il y fut rapidement amené, car devant l’oubli où ses amis de France l’avaient laissé, il n’eut plus d’espoir qu’en l’Amérique. Venu en France en 1892, à l’occasion de la mort de sa mère, il n’y séjourne point, et ce sera son dernier voyage en un pays dont il n’attend plus rien. Son œuvre commence à se répandre dans les milieux aéronautiques du Nouveau-Monde.

Le nom de Mouillard, qui avait été prononcé pour la première fois sur la terre d’Amérique par Octave Chanute, dans une conférence qu’il fit en 1891 aux étudiants du Sibley College Cornell University, fut mis en vedette ensuite par S. P. Langley dans un’mémoire Experiments in aero dynamics qui fait partie des Smithsonian Contributions to know-ledge. (Une traduction libre de ce mémoire et des notes ont été publiées, en 1891, par M. Lauriol, " ingénieur des Ponts et chaussées dans la Revue aéronautique théorique et appliquée).

Au commencement de l’année 1892, une revue de New-York, The Cosmopolitan, offrit un prix de deux cent cinquante dollars pour le meilleur travail sur la navigation aérienne, et de cent dollars pour celui qui serait classé second. Un mémoire de M. Hiram Stevens Maxim reçut le numéro un, et celui de M. Holland fut classé second.

M. Langley, en un travail qui constituait pour ainsi dire la préface des mémoires primés, fit un historique des recherches aéronautiques depuis Dédale. M. de Contenson, qui donna dans le numéro du 15 mai 1893 de La Nouvelle Revue une remarquable analyse des