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Page:Lea - Léo Taxil, Diana Vaughan et l'Église Romaine, 1901.djvu/22

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taté qu’elles se propageaient et menaçaient la paix européenne. C’est pourquoi il publie à nouveau les décrets de ses prédécesseurs et presse instamment les princes et prélats de veiller à la répression du mal. Pie VIII, à son tour, lança, le 21 mai 1829, l’encyclique Traditi, confirmant les déclarations antérieures des Papes contre ces sociétés secrètes « d’où ont surgi, comme des profondeurs de l’abîme, des maux si pernicieux pour la religion et pour l’État ». Quant à l’encyclique Mirari vos, publiée par Grégoire XVI le 15 août 1832, on la considère à tort comme dirigée contre la Franc-Maçonnerie ; en réalité, c’est plutôt une violente diatribe contre tout le progrès moderne et contre la pestilentielle folie de la « prétendue liberté de conscience ». Il est seulement fait allusion aux sociétés secrètes, qualifiées de « cloaques de sacrilège, de perversité, de blasphème, source première de toutes les calamités du temps ».

C’était, semble-t-il, devenu une habitude que chaque pontife nouvellement élu signalât son avènement par quelque manifestation de ce genre. Pie IX, dans son encyclique Qui pluribus, du 9 novembre 1846, reitérait contre ces associations clandestines l’anathème fulminé par ses prédécesseurs et en ordonnait la rigoureuse application. Les douloureuses épreuves qu’il subit pendant les vingt années qui suivirent expliquent la rage qu’il exhala contre la Franc-Maçonnerie dans son allocution Multiplices inter, du 25 septembre 1865. Il attribue à cette institution malfaisante les guerres et les séditions qui ont bouleversé l’Europe et causé tant de maux à l’Église ; si les déclarations du Saint-Siège n’ont pu arrêter la propagation de la Franc-Maçonnerie, la faute en est aux ignorants qui croient cette association inoffensive et charitable, et disent que la religion n’a rien à en redouter. Le pape se voit donc contraint de lancer une nouvelle condamnation et de confirmer les peines fixées par les constitutions apostoliques antérieures. Bien entendu, l’importante bulle Apostolicæ Sedis, du 12 octobre 1869, portait contre les Maçons, les Carbonari et toutes les sociétés similaires les excommunications latæ sententiæ, qui ne peuvent être levées que par le Saint-