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LÉO TAXIL

DIANA VAUGHAN

et

L’ÉGLISE ROMAINE





On a récemment prétendu que dans la pensée d’Anthony Sayer, de George Payne, du Dr Désaguliers et des autres fondateurs de l’Ordre maçonnique à Londres en 1717, l’objet de cette institution était de détacher de Rome toutes les nations catholiques et de préparer une union universelle des peuples sous l’hégémonie de la Grande-Bretagne. S’il est vrai que, sous le prétexte allégué de travailler au progrès de la tolérance, de la fraternité et de la concorde, ces hommes aient entretenu de si vastes desseins, ils durent éprouver une cruelle déception. En effet, leur première succursale sur le sol étranger fut la « Loge » de Paris, fondée à Saint-Germain-en-Laye, en 1725, par Lord Derwentwater, le Chevalier Maskelyne, le Dr Ramsay et divers autres Jacobites, auxquels le mystère de l’Ordre offrait un voile propice aux complots catholiques contre la maison de Hanovre. Le développement de l’institution sur le continent est dû en grande partie aux Stuarts exilés, qui s’en promettaient beaucoup d’avantages pour leur politique toute dévouée à Rome. Aussi s’explique-t-on difficilement que le Saint-Siège, presque dès l’origine, ait fait preuve, à l’égard de la Franc-Maçonnerie, d’une hostilité acerbe, dont la conséquence naturelle fut une animosité réciproque qui dure encore.