Page:Lea - Léo Taxil, Diana Vaughan et l'Église Romaine, 1901.djvu/35

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parmi lesquels se trouvaient trente-six évêques et les délégués d’une cinquantaine d’autres. Il y eut une grande procession à laquelle prirent part dix-huit mille personnes. Un télégramme de Léon XIII apporta à l’assemblée la bénédiction apostolique. On vota une croisade contre la Franc-Maçonnerie ; le Congrès déclara à l’unanimité que la Franc-Maçonnerie est la Synagogue du Satan et que les Franc-Maçons reconnaissent Lucifer comme Dieu. Léo Taxil fut le héros du jour ; on lui donna mandat d’organiser une ligue universelle anti-maçonnique. Mais quatre braves Allemands eurent la hardiesse d’exprimer des doutes relativement à l’existence de Diana Vaughan, et, le 29 septembre, une séance spéciale fut consacrée à l’examen de cette question. On demanda les détails de la conversion de Diana, les noms de son parrain, de sa marraine et de l’évêque qui avait autorisé sa première communion. Taxil répondit qu’il avait les preuves en poche, mais qu’il ne saurait les exhiber sans mettre en péril la vie même de Diana ; tout ce qu’il pouvait faire, c’était de communiquer secrètement à un ecclésiastique, se rendant à Rome, le nom d’un évêque qu’il serait loisible de mander sous quelque prétexte à la Curie et qui donnerait au Pape lui-même les assurances nécessaires. L’évêque Lazzareschi fut choisi pour recevoir la confidence. Taxil alla le trouver le soir même au palais épiscopal. Quelques mois après, l’évêque Lazzareschi ayant déclaré que Taxil avait refusé, sous un prétexte frivole, de lui donner le nom promis, il reçut de l’imposteur un démenti formel. Le silence obstiné que l’évêque avait gardé pendant ces quelques mois montre qu’il comprenait la gravité d’une situation où était impliqué l’honneur même de l’Église. Au Congrès, le Commendatore Alliata, président du conseil exécutif de l’Union Anti-Maçonnique Universelle, avait annoncé qu’une commission était spécialement chargée de tout ce qui concernait Diana Vaughan ; on abandonna tacitement à cette commission le soin de faire une plus ample enquête à ce sujet.

D’un bout de l’Europe à l’autre, les journaux catholiques commençaient à se rendre compte du ridicule de la situation et dé-