Page:Leavitt - Protection des forêts au Canada, 1912.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du vent. Il faut se rappeler, à ce sujet, que le danger d’incendie attribuable aux branches vient plutôt des petites que des grandes. Ce sont les premières qui se dessèchent aisément et qui conduisent le feu si rapidement dans un temps sec, qu’il est souvent impossible de l’arrêter dans les vieilles coupes.

L’ébranchage dans le parc Nehasane a été effectué il y a 12 ans (1900), conformément au plan préparé pour le Dr. Seward H. Webb, sous la direction de H. S. Graves, maintenant chef du Service Forestier des États-Unis. Cette zone est peut-être le meilleur exemple qui existe sur ce continent des avantages qui découlent de l’ébranchage des houppes. Le travail a été bien fait, et les branchages sont maintenant presque disparus. La reproduction des épinettes et des baumiers a très bonne apparence. C’était une exploitation de bois d’œuvre, et l’on n’enleva que les troncs dont le diamètre à l’extrémité supérieure était d’environ 10 pouces. Les houppes qui avaient jusqu’à un pied de diamètre à l’extrémité inférieure, ont été ébranchées de manière à ce que les branches qui restaient sur le sol ont complètement disparu, ou sont tellement pourries, qu’il est facile de les réduire en morceaux. De cette manière l’incendie est pratiquement impossible, car le bois est trop humide pour brûler dans les conditions ordinaires, le feu n’y prendrait même pas s’il était sec.

Quand, pour une raison quelconque, une houppe n’avait pas été ébranchée, ou lorsque les branches restaient suspendues en l’air sur des pierres, des souches ou des troncs, la décomposition a marché lentement, et ces débris brûleraient encore aujourd’hui. Le Surintendant du parc Nahasane dit qu’en son opinion le danger d’incendie, provenant de l’abatage du bois d’œuvre, avait disparu presque totalement, sur cette étendue de terrain, au bout de huit années.

Sur la coupe du Dr. Webb, effectuée depuis 16 ans (1896), sur laquelle se trouve maintenant la zone de Brandreth, les branches qui avaient été bien empilées sont presque décomposées. Ce qui reste sont les arbres qui n’avaient pas été ébranchés, et les houppes ébranchées qui furent laissées suspendues sur des pierres, des souches ou des troncs. L’ébranchage de cette zone n’avait pas été effectué aussi complètement que l’ébranchage de celle de Nehasane, et pour cette raison la décomposition n’est pas si avancée. Il faut tenir compte de ce point en jugeant l’efficacité de la loi d’ébranchage des houppes, adoptée dans l’état de New York, puisque, comme on l’a indiqué, on n’exige que l’ébranchage ; il n’y a pas obligation de mettre les branches en contact avec le sol. On ne doit pas s’attendre à ce que l’on s’applique à étendre ces matériaux sur la terre comme dans le cas de la zone de Nehasane. Cependant, il est probable qu’une grande partie des