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presque aussi grand qu’avant. Un second incendie ou des incendies renouvelés sont plus dangereux que le premier, car ils détruisent généralement tous les porte-graines de l’espèce et les jeunes rejetons qui ont échappé au premier ou qui ont poussé dans la suite ; et ainsi le reboisement sera rendu impossible, à moins qu’on ne recoure à la plantation.


(2) Effet sur la Future Forêt

Cette question embrasse la considération de l’effet de l’ébranchage des houppes sur (a) les reproductions présentes et les futures ; sur (6) le sol.


Reproductions Présentes et les Futures. — Les adversaires de la loi soutiennent que l’ébranchage tend à étouffer la reproduction existante, et à empêcher la croissance de nouveaux rejetons, par suite de plus de débris éparpillés sur le sol ou en piles. Notons en passant la contradiction flagrante de ce point avec l’argument discuté déjà sous (i-a), à savoir que l’ébranchage des houppes n’a pas pour effet de mettre beaucoup plus de débris en contact avec le sol, soit à l’éparpillement, soit en piles, et n’en favorise pas la décomposition.

Quant à l’effet de l’ébranchage des houppes sur la reproduction, il faut se rappeler que presque toutes les exploitations dans les Adirondacks consistent à abattre du bois pour en faire de la pulpe et qu’il sera nécessaire, en conséquence, d’ébrancher entre les trois quarts et les neuf dixièmes des branches pour sortir le bois de la forêt. Lorsque le bois d’une coupe est touffu, il est nécessaire d’empiler une grande partie des branches, afin de tracer des chemins pour la sortie des troncs. L’empilement additionnel d’un dixième ou d’un quart des branches, qui proviennent de l’ébranchage des houppes, ne peut étouffer la végétation actuelle ni guère empêcher la reproduction des jeunes rejetons. Ordinairement les piles de branches ne couvrent pas plus de 3 à 15 pour cent du sol. Elles ne nuisent donc pas sérieusement à la végétation présente ou future. D’un autre côté, ces grandes piles rendent même service, car les têtes des arbres qui pousseront autour ne s’enchevêtreront pas au temps de la maturité.

Si les arbres d’une coupe ne sont pas serrés, et que l’empilement pas nécessaire, l’ébranchage des petites branches qui restent dans lippes, après la sortie du bois à pâte, formera sur le sol une couche si mince, qu’elle ne nuira pas sérieusement ni aux nouvelles plantes ni à qui peuvent être déjà sur le sol. Au contraire, la présence des branches sur la terre favorisera même la reproduction, pourvu qu’elles ne forment pas une couche trop épaisse. L’épinette demande un sol humide, et la présence d’une légère quantité de branches contribuera à entretenir l’humidité.