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la patrouille, la coupe du combustible, les foyers et les incendies ; et puisque c’est un préventif absolu contre l’incendie, alors que toutes les autres mesures ne tendent simplement qu’à diminuer les risques, il est probable que, même si le prix du pétrole excédait ces économies, on y gagnerait en prévenant un désastreux incendie.


De C. S. Chapman, Secrétaire et Administrateur de l’Oregon Forest Fire Association. — Je suis sous l’impression que l’on pourrait abolir les patrouilles spéciales si l’on se servait exclusivement de pétrole. Cependant, il est arrivé quelquefois que des chemins de fer, qui avaient promis de faire usage de locomotives à pétrole, ont mis en service quelques locomotives à charbon et par là causé des incendies.

On fait usage de plusieurs locomotives à pétrole dans les exploitations forestières en cette région et les résultats sont satisfaisants. Je ne sais pas jusqu’à quel point il y a danger d’incendie quand on ne donne pas à l’usage du pétrole toute l’attention voulue, mais je puis dire que nous sommes parfaitement satisfaits de ce combustible.


De H. R. MacMillan, Forestier en Chef, C. B., Division Forestière. — Les déclarations inscrites dans les registres de ce bureau, tout en faisant foi que plusieurs incendies ont été attribués aux étincelles échappées des locomotives, ou aux cendres jetées du cendrier, ne sauraient être considérées comme irrécusables, car, en plusieurs cas, il a été impossible de découvrir l’origine de ces feux, et il a fallu s’en tenir aux conjectures. Ce que je connais de l’origine des incendies allumés par les étincelles ou les cendres des cendriers, c’est que, lorsque les chemins de fer passent à travers des champs de blé ou de foin, il survient beaucoup d’incendies ; j’ai vu moi-même, de l’arrière d’un train, quelques feux allumés de cette manière. En outre, on a rapporté que, pendant 19 10, 157 incendies ont été allumés sur la division de Skagit du Great Northern, dans l’état de Washington, qui est cependant soigneusement surveillée par un forestier ; et il est certain que l’on ne peut attribuer à d’autres causes plus d’une demi-douzaine de ces feux.

Je dirai que, en ce qui concerne l’usage du charbon, il ne me semble pas probable que les investigations effectuées en ce moment par beaucoup de compagnies de chemins de fer, par les divisions de la mécanique du génie, par plusieurs universités, et par les ateliers de locomotives, concernant les appareils protecteurs contre l’incendie, aient pour résultat d’inventer, avant longtemps, quelque appareil efficace ; et je crois moi-même, étant donné l’importance de l’industrie de la houille, que nous pourrions permettre d’élaborer un tel appareil, pendant plusieurs années, avant de conseiller d’abandonner définitivement la houille et d’adopter le pétrole comme combustible pour les locomotives.