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Si l’on se rappelle que la Colombie-Britannique possède plus de la moitié du bois marchand sur pied au Canada, que l’on n’en exploite actuellement qu’environ un cinquième de la croissance annuelle, et qu’il reste une superficie énorme à administrer, qui, jusqu’à présent, n’est que très peu colonisée, on devra conclure qu’une politique rationnelle et basée sur le bon sens — celle qui convient le mieux à la situation — est celle que suit en ce moment la Division Forestière. Elle consiste à donner la principale attention à la bonne protection et utilisation de la forêt actuelle. Une telle attention est le premier souci de tout pays qui cherche à obtenir une nouvelle forêt. Quoiqu’il en soit, c’est tout ce qu’il faut suivre dans la plus grande partie de la Colombie-Britannique, pour arriver à un tel résultat.

On peut dire qu’un reboisement artificiel n’est ni nécessaire, ni, relativement parlant, désirable actuellement, dans la majeure partie de la Colombie-Britannique.



Résumé :

1. La plantation des arbres en Colombie-Britannique est possible au point de vue de la sylviculture. On peut récolter les bois durs aussi bien que les bois mous.

2. Le reboisement en Colombie-Britannique est financièrement praticable, et même la plantation forestière.

3. Mais cette plantation n’est, à présent, ni nécessaire, en général, ni le mode le plus profitable de dépenser de l’argent, du temps ou de l’énergie, en Colombie-Britannique.


Plantation dans l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba

Un très grand pourcentage de la terre dans les parties accessibles de ces trois provinces est dépourvu d’arbres, et se prête particulièrement à la culture des céréales. La question de la plantation des arbres, à l’exception de quelques sections relativement peu étendues, situées à l’est des montagnes Rocheuses et converties en réserves forestières, s’applique principalement aux régions agricoles. En ces parties, la valeur de la terre est trop élevée pour justifier l’usage de grandes superficies à la plantation de bois marchand. Les conditions climatériques s’opposent aussi à cette industrie sur une grande étendue. Les grands vents produisent une évaporation excessive qui, à son tour, tend à empêcher les arbres d’atteindre leur hauteur idéale, facteur d’une grande importance à la culture du bois marchand.

D’un autre côté, l’absence relative d’humidité et les écarts extrêmes de température, non seulement retardent la croissance, mais restrei-