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verts. Le sable, sec à la surface, est humide à une profondeur de trois pouces, de sorte que les conditions sont favorables au plantage.

Le ministère se propose de suivre le même procédé sur les autres terrains sablonneux incultes de la province, principalement dans les environs de Berthier, de Contrecœur et de Tadousac ; mais il n’a pas l’intention de reboiser toutes ces étendues ; son but est plutôt de montrer que leur reboisement est possible, et d’encourager les propriétaires particuliers de pareilles terres à suivre son exemple. On espère empêcher ainsi le sable mouvant de se répandre sur les terres agricoles, à l’exemple du gouvernement Français dans les Landes. Une partie des plants de la pépinière de Berthierville est destinée à être distribuée aux cultivateurs qui désirent boiser leurs terres.

Les provinces de l’Ontario et de Québec renferment de vastes étendues de terre que l’on n’aurait jamais dû défricher. Il a fallu abandonner quelques-unes de celles qui ont été autrefois habitées. Sur quelques-unes il reste encore un peu de bois. D’autres terres impropres à l’agriculture n’ont jamais été mises en rapport, mais le bois a été abattu de temps à autre, et elles sont encore propriétés provinciales. Afin d’utiliser ces deux classes de terres, et les faire contribuer au bien-être public local, on a préparé un plan de réserves forestières cantonales, par lequel toutes terres impropres à l’agriculture, vacantes dans un canton donné, sont mises ensemble et converties en réserves.

Les fermiers ou colons des paroisses environnantes auront la permission d’abattre du bois sur ces réserves aux conditions suivantes : il sera permis d’abattre du bois sur un vingtième de l’étendue boisée ; aucun permis ne comportera plus de 10,000 pieds, mesure de planche ; les permissionnaires seront tenus de payer la moitié des droits sur réception du permis, et la différence lorsque le bois aura été abattu, lequel devra être empilé et mesuré par l’agent du ministère. La limite du diamètre de grosseur est la même que celle fixée sur les terres de la Couronne, et les droits sont aussi les mêmes.

De cette manière il sera créé, dans les environs de chaque village, de petites forêts d’une superficie de 2,000 à 15,000 acres, plus ou moins en carrés, où les cultivateurs pourront abattre assez de bois pour suffire à leurs besoins réels.

Il y a maintenant huit de ces réserves ; elles couvrent 255,000 acres, et on a préparé des plans pour en établir douze autres ; il y aura alors plus de 250,000 acres en réserves cantonales. Trois étaient en exploitation en 19 12 et ont donné des résultats satisfaisants. Cette année le ministère commencera un inventaire d’au moins 5 d’entre elles, afin de préparer des plans pour l’exploitation de chacune.

On se propose d’établir chaque réserve d’une manière intelligente, par la construction d’un bon système de routes et de sentiers, par la