Page:Leavitt - Protection des forêts au Canada, 1912.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Partie II

Incendies des Forêts et Problème de la
Destruction des Branchages

Le danger créé par les branches constitue le plus grand problème à résoudre pour la protection des forêts contre l’incendie.

Les branchages dans l’exploitation du bois. — Les grandes quantités de matières inflammables qui étaient le résultat de l’ancienne manière d’exploiter les forêts sont sujettes à prendre en feu tôt ou tard. En effet, la plupart des grands incendies ont eu leur origine dans ces masses de branches. Il est presque impossible de contrôler ces incendies pendant la sécheresse et les pertes de vie et de propriétés ont été énormes.

En outre de la destruction du bois marchand sur les terres adjacentes, la seconde pousse de bois sur les terres où l’exploitation forestière a été effectuée se trouve, dans le cas d’une forêt renfermant des arbres d’un âge moyen, retardée par l’incendie pendant une période variant de 50 à 100 années, par suite de la destruction des jeunes rejetons ; naturellement, ceci ne s’applique pas à une forêt où les arbres sont pratiquement tous de dimensions voulues pour être sciés, surtout lorsque l’incendie qui suit une coupe facilite la reproduction, comme la chose est vraie en ce qui concerne le sapin Douglas sur la côte du Pacifique, et en ce qui concerne le pin blanc de l’Ouest dans l’intérieur du pays.

En plusieurs cas, le sol est tellement ravagé par l’incendie et l’érosion qui en résulte qu’il est rendu impropre à la reproduction du bois marchand pendant des générations et peut-être des centaines d’années. Très fréquemment, la composition de la forêt est changée par suite d’un incendie, soit dans une forêt vierge soit dans une forêt dont le bois a été coupé. Tout le monde sait que le tremble, le bouleau ou le pin gris poussent fréquemment à la suite d’un incendie sur les terres déboisées de l’Est du Canada. La rapide extension de l’exploitation forestière dans la nouvelle section augmente continuellement l’étendue du territoire sujet à cette classe de dangers d’incendie.

Les branchages des colons. — Les branchages qui résultent du défrichement par les colons constituent une source de dangers d’incendies presque aussi sérieuse que celle qui provient des branchages de l’exploitation forestière. D’une façon, le danger venant de cette source est plus grand, puisque les branchages des colons doivent être brûlés, au moment où il sera possible de les détruire complètement. Il en résulte que le feu peut plus facilement gagner la forêt et aussi les coupes de bois adjacentes ; ces sortes d’incendies causent généralement des pertes de vie et détruisent les propriétés. Cependant, on a fait de très