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heureusement, gardent encore la possession d’une très grande étendue de terres non arables, bonnes seulement à la production du bois. Les gouvernements, mieux que tout autre, peuvent garder la possession des terres pour la production du bois, parce que, pour eux, la question de temps n’est que secondaire, et pour cette raison ils sont intéressés à réserver pour la production des forêts les terres qui sont impropres à la culture agricole.

Les Gouvernements devraient donc prendre un soin tout particulier de la destruction des branchages.

Les exploitants ne sont pas soumis à des conditions onéreuses. — Les conditions que le Gouvernement impose aux exploitants de bois, sur les terres qui lui appartiennent, ne sont pas rigoureuses, puisqu’elles ne sont pas prises en considération, lorsqu’il s’agit de fixer le prix du privilège de la coupe. Ceci est évident quant à ce qui concerne l’émission de nouveaux permis, dont l’exploitant connaît d’avance les conditions, et fait sa soumission en conséquence, rejetant ainsi sur le gouvernement, lorsque la chose a lieu, les dépenses qu’il faut encourir pour la perpétuation de la forêt. Lorsqu’il s’agit de renouveler les permis, antérieurement accordés, il peut y avoir quelques différences d’opinions, mais il importe de se rappeler que la valeur du bois continue à augmenter et que le Gouvernement devrait avoir le bénéfice d’une proportion raisonnable de cette augmentation. De cette manière, il sera nécessaire de rajuster périodiquement les prix d’achat. Il faudra également restreindre la méthode d’abatage afin de perpétuer les forêts. Ces conditions doivent être prises en considération lorsque l’on fixe les paiements à faire.

Destruction des Débris des Conifères et des Bois Durs. — La destruction des branchages, comme mesure préventive contre l’incendie, ne s’applique actuellement qu’aux conifères ou aux espèces appelées arbres toujours verts — les épinettes, les sapins, les pins, les sapins du Canada, etc. — qui contrastent avec les essences à larges feuilles ou les bois durs, tels que l’érable, le hêtre, le bouleau, etc. On ne trouve guère que des conifères dans l’Ouest, dans les états du Nord-Est, des États-Unis et dans l’Est du Canada. Les principales espèces que l’on abat sur une grande étendue sont aussi des conifères. Les bois durs pourrissent plus rapidement que les conifères, de sorte que les débris disparaissent par décomposition beaucoup plus vite. D’un autre côté, le danger d’incendie dans une coupe de bois durs n’est pas du tout comparable à celui d’une coupe de conifères. Il faut aussi se rappeler que, dans une forêt de bois durs, les feuilles mortes qui jonchent le sol constituent un danger d’incendie plus grand que les houppes, bien que celles-ci puissent augmenter l’intensité de l’incendie une fois commencé.