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pes et en les laissant tomber sur le sol, on s’attend à ce que ces matériaux restent humides à la suite de la neige qui les couvre pendant l’hiver, et qu’ils se décomposeront bientôt. En outre, on pourrait en retirer quelque chose d’utile pour la fabrication de la pâte à papier qui aurait été perdu autrement. Je recommanderais au moins de mettre à l’essai cette nouvelle méthode. On devrait faire l’ébranchage aussitôt que possible après l’abatage, et il serait peut-être possible de faire des arrangements pour ce travail avec l’entrepreneur de l’exploitation. »

Par suite de difficultés financières, le contrat d’exploitation ne fut pas mis à exécution, et conséquemment les recommandations du Docteur Fernow à l’effet d’ébrancher les houppes restèrent sans effet.

Selon Graves, l’ébranchage des houppes se faisait autrefois d’une façon très étendue dans les exploitations d’épinettes et de sapins des Adirondacks. On adopta d’abord la méthode d’ébrancher seulement le sommet de l’arbre. Cependant, cette méthode laissait encore les houppes supportées au-dessus du sol par les branches inférieures, ce qui retardait la décomposition de ces houppes, et plus tard, on modifia la méthode de manière à y inclure l’ébranchage des branches inférieures, de façon à ce que le tronc et les branches pussent reposer légèrement sur le sol, où la décomposition serait rapide. Les tas de branches étaient foulés à terre par le poids de la neige en hiver ; en cet état, elles absorbaient l’humidité du sol et se décomposaient rapidement ; cette décomposition diminuait de beaucoup le danger d’incendie.

Plus tard, on ajouta à l’ébranchage l’éparpillement des branches. Le meilleur exemple que l’on puisse citer de ce travail se pratiquait sur la propriété du Dr. Seward H. Webb, dans le Parc de Nehasane. Cependant, on ne s’est pas assez occupé d’étendre ces branches de façon à les mettre en contact avec le sol ; les lois de l’État ne l’exigent pas ; mais l’intérêt des propriétaires fonciers semble réclamer cette action, afin que l’on puisse retirer toute la somme de bénéfice qui dérive des dépenses encourues pour l’ébranchage, et qui sont exigées par la loi. La situation telle qu’elle existait dans les Adirondacks sera pleinement discutée plus loin en ce rapport.

Ébranchage et empilement. — Cette méthode améliore celle qui consiste simplement à ébrancher les houppes dans laquelle on ne s’occupe pas de mettre les branches en contact avec le sol ou de les empiler, et conséquemment, un certain nombre de branches se trouvent jetées sur des rochers, des souches ou des troncs d’arbres, et restent ainsi séparées du sol, et de cette manière la décomposition sera retardée de beaucoup. L’ébranchage suivi soit de l’empilement soit de l’éparpillement peut être préférable au brûlage, au point de vue de la sylviculture. Au cours des saisons de sécheresse, comme dans les bois de pins jaunes dans la