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effectué par l’acquéreur, sous la direction du garde forestier, ou directement par le Service Forestier.

« 1. Chaque équipe chargée du brûlage sera composée de quatre ou cinq hommes, qui devront être placés sous la direction d’un contremaître intelligent. Toutes les deux équipes seront sous la surveillance d’un employé des forêts qui sera sur les lieux la plupart du temps pour suivre le progrès du brûlage.

« 2. L’allumage des piles devra se faire par le contremaître ou par quelque membre responsable de l’équipe, qui fera appel à son bon jugement en appliquant la torche.[1] Lorsque les piles brûlent aisément, il ne faudra mettre le feu qu’à toutes les deux, trois, ou quatre piles, quitte à revenir aux autres plus tard, ou même le lendemain ; on évitera ainsi la chaleur intense que produit une suite de piles qui brûlent en même temps, et le danger d’une conflagration sera diminué. Il faudra également tenir compte de la direction du vent par rapport aux arbres mis en réserve, et se servir de la torche avec prudence.

« 3. La plus importante considération dans le brûlage des branches consiste à diminuer, autant que possible, le danger d’incendie qui provient des débris de l’exploitation du bois d’œuvre, afin de causer le moins de dommage possible aux arbres mis en réserve et aux jeunes arbres. Donc, il ne sera pas nécessaire de brûler chaque pile, car, lorsque, par nécessité, une pile quelconque se trouve à proximité des jeunes arbres, il est préférable de la laisser intacte, de crainte de mettre ces arbres en danger. Il n’est pas non plus nécessaire que les débris soient réduits en cendre. Les plus gros morceaux de bois ne sont pas un appât pour le feu ; il suffit de faire brûler les menues branches et les feuilles, et bien que les grosses branches à moitié consumées puissent paraître mal, leur aspect est moins triste que celui de jeunes arbres à demi brûlés et prêts à mourir. Au point de vue sylvicole, il est préférable de voir les piles se consumer lentement que de brûler en un instant, et le surplus de la dépense d’une consommation lente est amplement justifié.

« 4. En général, l’automne est la meilleure saison pour le brûlage des branches dans presque tous les districts. Donc, dans toutes les exploitations, les piles de branches qui ont été accumulées jusqu’à présent devront être brûlées en automne et au commencement de l’hiver. Dans les grandes coupes où l’abattage se continue durant l’hiver, et au commencement du printemps, pour éviter le brûlage d’une grande quantité de piles, pendant la saison sèche, il sera préférable d’en brûler au printemps. En tous cas, lorsqu’il y a une grande quantité de piles à brûler au printemps, il faudra les protéger contre le feu en les entourant de lignes coupe-feux. Com-

  1. Un surveillant de brûlage a inventé une torche commode pour l’allumage des piles de branches. C’est un léger tube de 2 pouces de diamètre et de 18 pouces de longueur, muni d’une capsule détachable à l’une des extrémités, qui s’emboîte dans fourreau de 30 pouces de longueur et de ⅜ ou ⅝ de pouce de diamètre. Une mèche de coton de même dimension passe par le petit tube, son extrémité inférieure est recourbée en forme convenable. Le grand tube fait l’office de réservoir et peut contenir une pinte de pétrole.